Définitions
Le terme « stress » est utilisé pour désigner deux choses : une force ou une influence contraignante, la pression que la vie exerce sur nous ; et les répercussions en nous de cette pression : les sensations et sentiments qui accompagnent le stress (surcharge, fatigue, démoralisation, pouls cardiaque rapide, et autres signes déplaisants).
La source de la pression est appelée « stresseur ».
La façon que nous avons de réagir à la pression est appelée « réponse d’adaptation au stress » (allostasis).
Les effets négatifs qui s’installent graduellement et finissent par modifier notre mode de fonctionnement normal sont appelés « surcharge allostatique». Elle représente le stress négatif, la pression, le défi ou le changement accompagnés de peur ou tout autre réponse émotionnelle durable.
Les mécanismes de la réponse au stress
Une certaine quantité de stress est nécessaire au cerveau pour se développer et maintenir sa plasticité. Les stress positifs nous sont en fait tout à fait bénéfiques : ils nous maintiennent alertes, nous apprenons plus facilement, rapidement, ils génèrent des émotions positives,…
En revanche, une quantité trop importante de stress non ou mal géré finit par déranger notre système intérieur, nous fait perdre notre vitalité, notre capacité à nous centrer, et notre sens de nous-même.
La réponse primaire au stress est celle qui nous permet de combattre ou de fuir : elle permet de faire passer rapidement notre « machine » d’un mode de fonctionnement qui tient compte de nos besoins à long terme à un mode de fonctionnement qui permet de gérer l’urgence : les poumons ont besoin de davantage d’oxygène : le rythme cardiaque s’accélère afin de délivrer suffisamment d’oxygène au sang et aux organes ; les vaisseaux sanguins se resserrent (la pression sanguine augmente).
Afin que nous puissions nous déplacer rapidement et loin si nécessaire, les muscles ont besoin de davantage de carburant (d’énergie), notamment ceux des jambes ; pour cela, nos glandes sécrètent des hormones qui transforment instantanément les glucides stockés en sucres disponibles.
La réponse secondaire au stress nous donne la capacité de nous défendre contre les blessures et de supporter la douleur : notre système immunitaire mobilise et envoie des globules blancs dans le sang ; notre sensibilité à la douleur est diminuée ; les systèmes qui n’ont pas leur utilité dans la situation de danger (digestif par exemple) sont mis en sommeil afin qu’ils ne prélèvent pas d’énergie.
Toutes les fonctions corporelles qui sont destinées en temps normal à nous « réparer », sont mises en arrière-plan, et toute notre énergie est consacrée aux fonctions qui nous permettent de nous défendre.Ainsi, si la situation de stress se prolonge, le corps met en sommeil le système immunitaire afin que l’énergie soit envoyée en priorité aux organes de réponse primaire : le cœur et les poumons.
La chimie de la réponse au stress
L’hypothalamus est le chef d’orchestre du corps. Dans les premiers instants du stress, il est mis en alerte et reçoit un flot d’information en provenance du corps. Sa première réponse est réflexe et conduite par le système de communication le plus rapide existant dans le corps : un circuit nerveux qui le met en relation directe avec les glandes surrénales.
Ces dernières répondent en sécrétant la principale hormone du stress : l’adrénaline ou épinéphrine, qui provoque une augmentation générale de nos « performances » : le pouls augmente, le sang afflue vers les muscles et les organes, les poumons se dilatent, l’oxygène y afflue, ainsi que dans le cerveau afin de le rendre plus prompt à répondre, les poils se hérissent sur la peau en raison de la contraction des vaisseaux sanguins ; l’adrénaline produit le fibrinogène qui facilite la cicatrisation et réduit le flux de sans en cas d’hémorragie ; le glucose est prélevé dans les stocks d’énergie.
La seconde réponse au stress est déclenchée par un message envoyé par l’hypothalamus à la glande pituitaire qui sécrète la corticotrophine.
La glande pituitaire envoie quant à elle un message à la médullosurrénale (partie centrale des surrénales, qui sécrète les hormones) pour qu’elles sécrètent la cortisol, une autre hormone importante dans la biochimie du stress.
La cortisol est chargée de reconstituer les réserves d’énergie entamées par la montée rapide d’adrénaline. L’appétit revient…. C’est la raison pour laquelle les problèmes de stress sont souvent en lien avec ceux de la nourriture et de l’obésité : se laisser envahir par un stress continuel crée une activité trop importante de la cortisol, qui stocke en permanence…
Ce travail du système endocrinien (les sécrétions d’hormones) est donc en équilibre très subtil. Les bonnes hormones, en quantité suffisante, ni trop, ni trop peu…
Une quantité trop importante, ou sécrétée sur le long terme, des hormones du stress implique la mise en sommeil du système immunitaire. Les personnes subissant du stress régulièrement sont ainsi plus sensibles aux infections, rhumes,à la dépression qui dure, la mélancolie, l’alcoolisme, les dérangements gastro-intestinaux, les problèmes de mémoire,…
Au contraire, trop peu de cortisol, et le système immunitaire s’emballe, avec cette fois, allergies, inflammations, fatigue chronique, asthme, dépression saisonnière,…
Systèmes nerveux sympathique et parasympathique
Notre système nerveux a deux composantes : le système nerveux sympathique et le système nerveux parasympathique. Le premier est « l’accélérateur » (il nous permet l’action), le second le « frein » (il nous permet la récupération).
Ils sont tous deux en relation, de sorte que si l’on sollicite l’un d’entre eux, l’autre répondra pour rétablir l’équilibre. Ainsi, si vous vous reposez, vous ressentez ensuite le besoin de bouger. Inversement, lorsque vous pratiquez vigoureusement un exercice bien choisi, vous plongez ensuite dans une profonde relaxation…
Nerf vague
Le nerf vague ou nerf parasympathique est le plus important des nerfs crâniens. Il joue un rôle majeur dans la régulation végétative (digestion, fréquence cardiaque,…). Son bon fonctionnement est essentiel à notre santé et à notre vitalité. Il permet la récupération et la relaxation, comme réponse physiologique à une situation de stress.
Promouvoir le système nerveux parasympathique et stimuler le nerf vague sont les principaux leviers utilisés par le Yoga pour une bonne gestion du stress. Mouvements, étirements, rythmes, musique, sons, mantras, respirations,…. permettent de stopper la réaction habituelle de l’hypothalamus aux pensées et émotions stressantes.
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Sources :
“Vitality and Stress” – Kundalini Research Institute
“Relax and Renew” – Guru Rattan Kaur et Ann Marie Maxwell